L’Alliance Française de Panama a accueilli en septembre dernier l’exposition « Révolution Guna au travers du regard d’une femme », un récit en images d’un siècle de résistance et de fierté du peuple Guna. L’exposition a été proposée par Lois Iglesias, photographe originaire de la comarca Guna Yala, parcourant depuis près de vingt ans les villages de sa région pour immortaliser les célébrations et les symboles d’une identité forte et affirmée. Ses images ont retracé les commémorations du centenaire de la Révolution Guna de 1925, un soulèvement décisif qui a permis aux Guna d’obtenir leur autonomie et de préserver leur culture face à l’assimilation.
L’exposition s’est inscrite dans un programme riche, conçu pour donner voix à celles qui trop longtemps ont été reléguées au second plan de l’histoire : les femmes Guna. L’Alliance a proposé une table ronde intitulée « Les femmes dans la révolution de 1925 », animée par Eunice Preston en présence de Jocabed Solano, Yaneth Solano, Rosa García et Bigdidili Lopez. Ces échanges ont mis en lumière la participation féminine au mouvement révolutionnaire et leur rôle dans la préservation de la mémoire collective.
La programmation a également inclus des ateliers de molas en papier et de bracelets traditionnels winis, organisés en partenariat avec le Musée de la Mola, permettant aux élèves de l’Alliance de s’immerger dans l’artisanat symbolique du peuple Guna.
Le cinéma s’est invité à la célébration avec la projection du film Bila Burba, réalisé par Duiren Wagua, cinéaste Guna. Le film a retracé les événements de 1925 à travers la reconstitution annuelle de la révolution, portée par la communauté. Il a rappelé comment, en trois jours de lutte, le peuple Guna a réussi à faire reconnaître son autonomie et à protéger sa manière de vivre malgré les menaces persistantes qui pesaient sur son territoire.
Enfin, une représentation théâtrale de la Révolution Guna, interprétée par un groupe de quinze acteurs, a clôturé le cycle d’activités. Entre chants, danses traditionnelles et récits de résistance, le spectacle a offert une immersion dans l’esprit et la force d’un peuple uni par la mémoire.
À travers cette exposition et ses activités parallèles, l’Alliance Française a réaffirmé son engagement à promouvoir la diversité culturelle et à donner une place centrale aux voix autochtones et féminines. En rendant hommage à la Révolution Guna, elle a célébré non seulement la résistance d’un peuple, mais également le rôle central de ses femmes. Cent ans après, leur mémoire continue de raisonner, portée par les images, les chants et les traditions de celles et ceux qui ont refusé d’oublier.

