Toute représentation du territoire est décevante : un regard critique de l’artiste Mónica Rivas
Depuis deux ans, l’Alliance française du Costa Rica organise des résidences artistiques à Marseille avec la plateforme curatoriale Dos Mares. Parmi les artistes qui exposent dans notre espace, une personne est sélectionnée chaque année pour effectuer une résidence artistique en France et poursuivre le développement de son thème de recherche, qui doit pouvoir s’adapter également à un autre contexte et à d’autres défis.
En juin 2025, l’artiste costaricienne Mónica Rivas a eu le privilège d’obtenir cette résidence, ce qui lui a permis d’établir des liens avec d’autres artistes français et latino-américains présents à Dos Mares à ce moment-là, de poursuivre son processus de recherche et d’élargir son champ d’action, grâce à l’accompagnement des professionnels Ronald Reyes et Laurent Le Bourhis.
Grâce au croisement entre la photographie et l’audiovisuel, l’artiste s’est attachée à étudier les méthodologies d’exercice du pouvoir telles que le soft power et le colonialisme, afin de comprendre leur influence sur les territoires costariciens qui ont été utilisés à des fins touristiques. Pour ce faire, elle a exploré des archives, notamment photographiques, de diverses zones côtières du Costa Rica, mais aussi de territoires consacrés à la production caféière.
Mónica a pu approfondir davantage ses questionnements et ses approches artistiques, élargissant ainsi son sujet de recherche et ses méthodologies. Cette expérience en résidence lui a permis d’élargir son réseau de contacts et de renforcer des liens qui enrichiront son parcours artistique non seulement en France, mais aussi à l’échelle internationale.
Monica a organisé deux open studio, l’un à Dos Mares à Marseille et l’autre à l’Alliance française du Costa Rica, afin de présenter les résultats de ses recherches, dans lesquelles elle a mis en évidence les archétypes qui ont façonné la mémoire historique de ces territoires. Grâce aux photographies d’archives, le public a pu découvrir et comprendre les différents mécanismes de production, de distribution et de récolte du café, entre autres. Elle a également réalisé une sélection de représentations du café dans l’imaginaire costaricien, en mettant l’accent sur son exportation et son exploitation à l’étranger.
Son regard sensible et critique nous incite à remettre en question la mécanisation du paysage, souvent soumis à l’exploitation et à la propagande, ainsi qu’au contrôle de la mémoire et des symboles.
Silvia Díaz, chargée culturelle de l’Alliance Française de San José, Costa Rica

