Fondation des Alliances Françaises»Espace presse»La presse en parle»Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur le partenariat entre l’Alliance française et le ministère des affaires étrangères et européennes, Paris le 1er octobre 2010.

La presse en parle

Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur le partenariat entre l’Alliance française et le ministère des affaires étrangères et européennes, Paris le 1er octobre 2010.

Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur le partenariat entre l’Alliance française et le ministère des affaires étrangères et européennes, Paris le 1er octobre 2010.

Intervenant(s) : 

Circonstance : Signature de la convention triennale entre la fondation Alliance française et le ministère des affaires étrangères et européennes à Paris le 1er octobre 2010

Texte intégral

Monsieur le Président de la Fondation de l’Alliance française,
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil d’administration,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

«Ma patrie, c’est la langue française». La phrase est d’Albert Camus et sur ce point, comme sur tant d’autres, le grand écrivain avait raison. La langue française est plus qu’un outil de communication. C’est une identité ; une culture ; une vision du monde. Et si c’est une patrie, je crois que c’est une «bonne patrie», de celles qui ne nous enferment pas, … de celles qui, au contraire, nous ouvrent sur la diversité du monde.

L’Alliance française l’a compris. Depuis 130 ans, elle fait la promotion de cette langue française sur les cinq continents. Elle le fait pour l’amour de la langue. Elle le fait aussi par passion pour notre pays et pour son message universel.

Je suis très heureux de vous recevoir aujourd’hui à l’occasion de la signature, pour la première fois, d’une convention triennale entre le ministère des Affaires étrangères et européennes et la Fondation Alliance française.

Cette convention renouvelle et approfondit le partenariat qui nous unit, mais aussi notre relation de confiance et de respect mutuel.

L’Alliance française, cela n’est pas suffisamment connu, est l’une des plus importantes ONG culturelle dans le monde. Ce sont plus de 900 associations de droit local, dont 450 ont signé une convention avec le ministère, qui proposent, sous le label «Alliance française», des cours de français et des événements culturels dans 136 pays. Ce réseau d’associations, que coordonne à Paris la Fondation présidée par mon ami Jean-Pierre de Launoit, est le premier partenaire de notre diplomatie culturelle. Il complète, il prolonge, il enrichit, par son ancrage dans les sociétés étrangères, l’action de nos 143 centres culturels publics.

Vous le savez, j’ai souhaité remettre la culture, la langue, les savoirs, au centre de notre politique extérieure. C’était indispensable. Car c’est sur eux que repose en grande partie le rayonnement de la France.

Mon premier souci a été de renforcer et de moderniser le dispositif public qui nous permet d’accompagner la création française, la diffusion de notre langue, de nos idées, de nos savoirs à l’étranger. C’est chose faite avec la loi du 27 juillet 2010 qui prévoit notamment la création de l’Institut français. Xavier Darcos, qui présidera cet établissement public à partir de janvier prochain, est parmi nous et je le salue très amicalement. Je le remercie une nouvelle fois d’apporter son concours à cette réforme si importante pour notre pays.
Cette étape accomplie, il me paraît essentiel d’accorder la plus grande attention à notre premier partenaire pour la diffusion de notre langue et de notre culture à l’étranger : l’Alliance française. Je souhaite contribuer à son renforcement. Je souhaite rénover notre relation avec elle et l’inscrire dans la durée. C’est évidemment notre intérêt commun.

Je n’insisterai jamais assez sur l’importance de l’Alliance française. Aucun autre pays au monde – ni le Royaume-Uni, ni l’Allemagne, ni les Etats-Unis, ni l’Espagne, ni l’Italie – n’a la chance, comme la France, d’avoir vu se créer partout dans le monde des associations dirigées par des étrangers, mais revendiquant sa langue, sa culture. Aucun pays n’a la chance, comme la France, de voir sa diplomatie publique relayée par une ONG mondiale comme l’Alliance française.

L’originalité et la richesse de notre situation, c’est que la langue et la culture françaises… ce n’est pas seulement le gouvernement de la France qui souhaite en faire la promotion, …c’est aussi les sociétés civiles étrangères. Cela a une signification profonde. Nous devons protéger cela. Nous devons le développer.

La convention que nous signons aujourd’hui avec Jean Pierre de Launoit est une convention triennale ; elle apporte aux Alliances françaises un soutien dans la durée pour leur action d’enseignement, pour leur activité culturelle, pour leur rôle en faveur de l’influence de notre pays à l’étranger.

Elle permettra de rapprocher les identités visuelles des deux réseaux culturels, public et privé, celui des instituts français et celui des Alliances françaises. Chaque réseau gardera bien sûr son identité, mais celle-ci sera une déclinaison d’une identité commune. Il s’agit de faire apparaître très concrètement, visuellement, le fait que les deux composantes du dialogue culturel international de notre pays forment un même ensemble, tout en gardant leur spécificité.

La convention permettra également de rendre les implantations géographiques des deux réseaux plus complémentaires encore. Des efforts importants ont déjà été faits. Les situations où nous nous faisons concurrence n’existent plus. En revanche, il faut améliorer le partage des rôles sur le terrain. C’est capital.

La convention permettra enfin d’intensifier les actions communes. Il est essentiel que les alliances et les instituts travaillent ensemble pour organiser des tournées culturelles à l’échelle d’un pays ou d’un continent, ou encore pour améliorer l’offre d’enseignement du français.

Ce travail en commun existe déjà, comme le montre par exemple la réussite de l’Année France-Russie à laquelle contribuent aussi bien nos instituts français que nos alliances. Mais nous pouvons faire mieux encore !

Les alliances françaises bénéficieront du plan massif de formation des agents du réseau culturel français que j’ai lancé et qui doit profiter à 4.000 personnes. Elles bénéficieront des crédits additionnels que j’ai obtenus pour notre action culturelle extérieure (100 millions d’euros sur 5 ans). Elles devraient profiter de l’extension de la «démarche qualité» pour les cours de français, ou encore de la mise en place de méthodes d’enseignement du français sur Internet.

Je voudrais saluer la détermination et le dynamisme de Jean-Pierre de Launoit et des membres du Conseil d’administration de la Fondation Alliance française – je salue à cet égard la présence parmi nous de Bernard Pivot et d’Eric Orsenna. Je tiens aussi à remercier Jean-Claude Jacq, le Secrétaire général de la Fondation, ainsi que toute l’équipe de direction du boulevard Raspail. Je voudrais dire aussi que le dévouement des membres des conseils d’administration des alliances, qui se consacrent à la promotion de la langue et de la culture françaises de façon bénévole, suscite chez moi une profonde admiration. Cette admiration et ce respect, je les ressens à chacun de mes voyages à l’étranger, ainsi que lors de nombreuses rencontres, tant sont nombreux parmi mes interlocuteurs dans le monde les anciens élèves de l’Alliance française.

C’est donc avec une vive émotion que j’ai le plaisir de signer aujourd’hui avec mon ami Jean Pierre de Launoit cette convention qui consolide les bases de la relation, si indispensable, entre le ministère et la Fondation Alliance française.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 octobre 2010