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[ARTS URBAINS] ÉQUATEUR : Festival des Cultures urbaines en Équateur : une programmation pluridisciplinaire réalisée en réseau

Pour sa 5e édition consécutive, le Festival des Cultures urbaines du réseau des Alliances Françaises en Équateur a été organisé du 17 septembre au 22 octobre 2022 dans les villes de Quito, Cuenca et Guayaquil. Grâce à une collaboration étroite entre les 3 Alliances Françaises du réseau équatorien et avec les partenaires locaux (municipalités de Quito, Cuenca et Guayaquil, Parque Urbano Cumandá, Iniciativa Mariscal Sur, l’Université des Arts de Guayaquil…), le Festival a réuni 7 300 spectateurs dans un programme articulé autour de 34 événements pluridisciplinaires en présentiel et parfois en hybride (4 000 spectateurs pour 10 événements à Quito, 3 000 spectateurs pour 13 événements à Cuenca, 300 spectateurs pour 11 événements à Guayaquil).

1- Une tournée du trio hip hop jazz cuivré Sax Machine dans 4 villes en Équateur

Le Festival a été marqué par la tournée du trio franco-américain hip hop jazz cuivré Sax Machine, qui a enflammé le Teatro Nacional Sucre à Quito, le Musée Municipal d’Art Moderne à Cuenca, le Teatro Sanchez Aguilar à Guayaquil et le Teatro Benjamín Carrión de Loja (dans le cadre du FIAVL, Festival International des Arts Vivants de Loja). En parallèle, une masterclass sur le projet Sax Machine, son identité musicale multiculturelle et des ateliers d’écriture hip hop, de sampling, beatmaking et live looping ont été réalisés dans les villes auprès de publics très divers.

2- Des artistes muralistes internationaux invités aux côtés d’artistes locaux dans les trois villes

Un focus a été fait cette année sur le graffiti et le muralisme, avec l’invitation à Quito des lettreurs français Félix Toqué et Alice Cateland qui ont mené un projet d’embellissement d’un quartier commerçant par des messages poétiques et positifs. Les habitants de ce même quartier se sont également emparés du projet Inside/Out du grand street artiste français JR pour tapisser une avenue de portraits géants de 53 voisins, en complicité avec la photographe équatorienne Florencia Luna. En parallèle, des rencontres et conférences ont eu lieu sur le thème « Nouveaux patrimoines, art urbain et appropriation de l’espace public » ou comment revaloriser un quartier par l’art et la culture ?, comment traiter les « vides urbains » ?

À Guayaquil et Cuenca, le festival comptait comme invitée spéciale la « Première Dame du Graffiti » Lady Pink, artiste américaine d’origine équatorienne. Elle a réalisé une fresque dans le centre de Guayaquil avec le soutien de deux jeunes artistes équatoriennes, Amber21 et Tmis et une autre dans le centre historique de Cuenca. Elle a également pu échanger avec les jeunes artistes cuencannais lors d’une conférence magistrale.

Le Festival constituant une véritable vitrine pour les artistes locaux, une place importante était donnée aux muralistes équatoriens lors d’une bataille murale à Quito réunissant 7 artistes. Aussi, l’Alliance Française de Guayaquil a lancé un appel à projets sur le thème « Un mur pour l’interculturalité » et a mis à disposition un des murs de son siège au profit d’un.e jeune artiste équatorien.ne. C’est la muraliste de Quito, La Arisca, qui a été sélectionnée par le jury réuni à cette occasion.

3- Montrer la diversité des cultures urbaines pour tous les publics

Depuis sa création, le Festival s’attache tout particulièrement à monter la diversité de disciplines intégrées dans les cultures urbaines et à s’ouvrir à un large public dans un pays où l’art urbain est encore peu connu et mal compris. À Quito, le film Suprême d’Audrey Estrugo relatant la naissance en France du groupe de rap NTM et un Jam de Twerk avec la Señorita Chu (chilienne) ont été présentés dans le parc urbain Cumandá à destination des jeunes. Un marché urbain visant à promouvoir des artisans de la ville et à encourager le commerce équitable a également été organisé, ponctué d’animations et d’ateliers pour tous les âges.

À Cuenca, le Festival a articulé des événements publics en plein air, notamment les batailles de danses urbaines (sur la place La Merced en plein centre-ville) et de rap « la Pista Urbana » (au Musée Municipal d’Art Moderne), avec des actions culturelles dirigées auprès de publics spécifiques. Parmi ces dernières, une exposition (projet 2×2 – Metodología de calle, réalisé entre les galeries des Alliances Françaises de Cuenca et de Guayaquil) a visée pédagogique pour valoriser l’art urbain auprès du jeune public et des ateliers d’initiation aux arts urbains réalisés auprès de populations carcérales (au Centro de adolescentes infractores de Cuenca), et de publics scolaires et universitaires.

Le Festival des Cultures urbaines est désormais bien identifié dans le paysage culturel équatorien et suscite toujours plus l’intérêt de nouveaux artistes et partenaires au niveau national, en vue d’un dialogue interculturel avec les publics.

Sabrina Ferchaud, directrice culturelle, Alliance Française de Quito