Sous les néons bleutés de la scène -couleur signature de l’artiste-, la voix douce de Madeleine s’élève. Accompagnée de ses 4 instruments, Madeleine s’est assurée de conquérir le cœur des coréens avec des chansons aux paroles intimes et honnêtes. Sa venue pour la Fête de la Musique était l’occasion de tourner dans 5 villes de Corée du Sud auprès de 6 Alliances Françaises : Séoul, Gwangju, Daejeon, Daegu ainsi que Busan.
Sortie du conservatoire, Madeleine s’est lancée en tant qu’artiste indépendante, mobilisant son savoir-faire musical et son émotion au service de la performance. Guitare, synthé, alto électrique et ukulélé sont ses partenaires de scène. Avec son équipe, elle a parcouru la Corée en van, allant à la rencontre des amateurs de musique, ou tout simplement des curieux.
Leurs pas les ont d’abord emmenés à Daejeon, au sein du Centre Culturel de l’Alliance Française de Daejeon. L’Entrepôt, c’est cet espace culturel accueillant les friands de la littérature ou encore ceux qui souhaitent une pause-café, confortablement installés dans un canapé moelleux entre une Tour Eiffel et une décoration aux accents français. C’est aussi un espace devenu salle de concert le 14 juin dernier, sous les paroles de “Ami-amer”, accompagnées d’un interlude d’alto électrique.
Madeleine fait fondre les barrières de la timidité avec “Les glaçons”, dans l’Alliance Française de Séoul. Salle intimiste, à mi-chemin entre concert a capella et interview devant un public, Madeleine s’adapte : au revoir l’électro, l’artiste se met à nu et effleure sa guitare et son ukulélé en douceur. Le public, après une écoute attentive du sens des paroles, ferme les yeux et comprend ; il se reconnaît dans le murmure des mots de Madeleine.
La pop pétillante continue son chemin à Daegu : les reprises des chansons françaises telles que “La vie en rose” et “les Champs Elysées” se marient parfaitement à la salle à l’architecture traditionnelle coréenne. Au milieu de ce pont culturel entre la France et la Corée, l’artiste explore en beauté son répertoire et celui de la chanson française du passé avec un vent nouveau, coloré d’accords électriques.
Mais déjà, il temps de prendre le large pour les plages ensoleillées de Busan. Dans le restaurant busanais, Madeleine danse : derrière elle, s’étire la plage de Gwangalli et s’écrasent les vagues des côtes sud de la Corée. A la veille du solstice d’été, se sentent les vacances et le temps qui s’étire doucement, “comme un brouillon à l’infini”.
Doucement, Madeleine et son équipe reprennent la route vers Séoul. Mais avant, un dernier arrêt, Gwangju. Le cinéma se transforme en festival : le titre “Tout simplement”, interactif, transforme le public en acteur de la scène. Il s’approprie ses vibrations et s’en crée un souvenir.
Enfin, presque deux semaines après Daejeon, Madeleine achève sa tournée dans une salle d’un quartier bucolique de Gangnam, Séoul. Près de 80 personnes sont venues assister au tombé de rideau de la chanteuse. Sa signature visuelle –robe blanc immaculé et chevelure bleu électrique- reflet de son art moitié-classicisme, moitié-électronique, enchante petits et grands. Séance photos, signatures d’autographes parachèvent sa proximité avec le public.
Madeleine a su, au travers de son art hybride et débridé, conquérir le cœur de la Corée et de ses plus de 500 spectateurs. Poète dans les mots, performatrice dans les gestes, elle marque un point électro-pop dans la traversée de la chanson française.
Clémence DETHOOR, chargée de mission pour le Français, Education et Sport, Institut Français de Séoul