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Alliance Française de Bretagne : Histoire méconnue du rapport entre la Bretagne et les États-Unis d’Amérique

Anatole Le Braz, né Anatole Jean François Marie Lebras le 2 avril 1859 à Duault (Côtes-d’Armor) et mort le 20 mars 1926 à Menton, est un professeur de Lettres, un écrivain et un folkloriste français de langue bretonne, mais n’ayant publié qu’en français, alors qu’il maîtrisait le breton dans lequel il a écrit des poésies restées presqu’entièrement inédites. Sa thèse de doctorat de Lettres est consacrée au théâtre en breton médiéval et renaissant. Il prend une part très importante dans le mouvement régionaliste en Bretagne à la fin du XIXe siècle et au début du siècle suivant. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1897.

Il participe comme conférencier au cours de nombreuses tournées au lancement de l’Alliance Française aux États-Unis.

Son parcours américain est peu ou mal connu. Treize missions sous l’égide de l’Alliance Française, dont quatre durant la Grande Guerre, Anatole Le Braz agit en « ambassadeur de la cause française, et pour sa petite patrie ». Il révèle l’évolution de la politique du démocrate Wilson, et l’état d’esprit de la population. Le point d’orgue, le 2 avril 1917. Il est présent au Congrès, écoutant le président qui déclare la guerre à l’Allemagne.

Anatole Le Braz, témoin, et acteur de cette période tragique, confie ses impressions, donne sa vision des événements. Tantôt depuis la Bretagne, tantôt durant ses missions en Amérique, sous l’égide de l’Alliance Française, dont il est le conférencier le plus sollicité. Il a influencé l’opinion américaine pour l’entrée des USA dans le conflit aux côtés des Alliés. Reconnaissance couronnée par le titre de « Vétéran de la Guerre » décerné par les autorités américaines.

La Bretagne et les Bretons peuvent s’enorgueillir d’avoir eu deux éminents représentants et ambassadeurs de la langue de Molière au sein de l’Alliance Française : Ernest Renan et Anatole Le Braz. Aux côtés des plus illustres, tels Jules Ferry, Jules Verne, Ferdinand de Lesseps, Ferdinand Buisson et Paul Bert.

Le conférencier américanisé Ernest Renan, membre fondateur, est âgé de 60 ans en 1883 au moment de la création de l’Alliance Française. Il a défini la nation, l’État, la culture française, qui sont toujours des références. Mais, en proie à des souffrances physiques, il n’a pu assumer de missions. C’est son « élève », Anatole Le Braz, son cadet de quarante ans, qui va s’en charger.

Il écrit à son cousin Charles Le Bras, instituteur à Carhaix (Finistère), ces quelques mots: « C’est une grande nouvelle qui va changer le cours de ma vie. L’Alliance Française vient de me proposer des missions en Amérique. » Les caprices du destin avaient dépêché vers la première puissance économique du monde, un Breton attaché à la culture de son passé. L’universitaire rennais va devenir le conférencier américanisé entre 1906 et1920, accomplissant quinze missions Outre-Atlantique.

Cela méritait bien ce moment d’Histoire dont la Fondation et les Alliances Françaises du monde ne connaissaient sans doute pas toute cette genèse…

 Thierry Coupé, président, Alliance Française de Bretagne

photo © wikipédia Anatole Le Braz