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Afrique et Océan Indien

Résidence photographique de Robert Charlotte à l’Alliance Française d’Accra, Ghana

Dans le cadre de la saison Caraïbe-Afrique, dialogues artistiques transatlantiques, l’Alliance Française d’Accra avait déjà reçu les musiciens de Dominik Coco pour l’ouverture de la Quinzaine de la Francophonie 2018. L’été 2018 a vu la réalisation d’une autre phase de ce projet avec la résidence du photographe martiniquais Robert Charlotte. Financée par la Fondation Clément, soutenue par l’Institut français du Ghana, cordonnée par l’Alliance Française, la résidence a reçu le soutien du studio Nuku, organisateur du premier Festival de Photographie du Ghana, auquel elle s’est intégrée.

Robert Charlotte a ainsi pu se consacrer en toute liberté à sa proposition artistique : immersion totale pendant trois semaines, puis restitution du travail effectué. Les contraintes étaient fortes : Robert Charlotte n’était jamais venu en Afrique et a dû imaginer sa proposition tout en la réalisant jour après jour dans un environnement inconnu.

À l’arrivée, une vingtaine de photographies ont été imprimées sur des bâches en grand format et exposées dans le jardin de l’Alliance. Le lieu unique des prises de vue est la Poste centrale de Jamestown, quartier ancien de la ville avec ses milliers de boîtes postales rouges devant lesquelles Robert, spécialiste des portraits entre photo et peinture, fait poser des femmes et des hommes rencontrés au fil des jours. Pour l’artiste, la rencontre avec ce lieu est comme une révélation. Des images de bateaux, barques de pêcheurs de Jamestown et navires négriers en route vers les Antilles, se superposent aux boîtes aux lettres numérotées: « C’est la Poste centrale, avec ses millions de boîtes aux lettres, ses chiffres, ses inscriptions qui m’ont fait penser à la traversée là encore. C’est ce que je raconte dans mon exposition ». Ainsi la Poste, autrefois vivante et aujourd’hui désertée, devient le lieu magique où se renoue le lien entre le passé et le présent : « Je me dis que si pendant cette traversée, l’esclave avait pu ne serait-ce qu’écrire un mot, laisser une trace, on verrait notre histoire différemment. C’est très personnel, mais je crois que ce vide est un peu comblé, du moins je l’ai touché et je le comprends. ».

Le 21 septembre, l’Alliance Française et l’Institut français, toujours dans le cadre du Nuku Photo Festival, s’associaient à une exposition rétrospective du grand photographe ghanéen James Barnor, proposée par la galerie parisienne Clémentine de la Féronnière, montrée au Festival de la photographie de Bamako en 2017 puis au Musée de la Photographie de saint-Louis du Sénégal, et qui, naturellement, a trouvé son chemin jusqu’à la prestigieuse galerie 1957 à Accra.

Eric Touze, directeur adjoint, Alliance Française d’Accra