Amérique latine - Caraïbes

LES « YES MEN » AU MEXIQUE

Le duo Peirani-Parisien, lauréat des Victoires du jazz 2014, a présenté au Mexique son programme « Belle époque » constitué de reprises de grands compositeurs de jazz, et de compositions personnelles d’Émile Parisien (saxophone soprano) et de Vincent Peirani (accordéon), tous deux lauréats du prix Django Reinhardt de meilleur musicien français de jazz, Peirani en 2012 et Parisien en 2013.

Concerts et classes magistrales ont enchanté un public venu nombreux pour découvrir deux des jeunes talents les plus appréciés de la scène jazz internationale actuelle, dont chaque production discographique ou scénique suscite l’admiration du public, et attire les louanges de la presse spécialisée et des connaisseurs de jazz.

Pilotés par l’Alliance Française de Toluca, dans l’État de Mexico, trois concerts ont d’abord eu lieu dans des villes d’états voisins : Irapuato, Guadalajara et Mexico.

Avant que les musiciens ne mettent le cap sur l’Argentine, les deux derniers concerts de cette tournée mexicaine se sont enrichis de la présence de Stéphane Cattanéo, artiste peintre lauréat du Salon d’automne de Paris en 2013. Stéphane Cattanéo a été invité par la « Secretaría de Cultura del Estado de Mexico » pour deux performances d´«Action painting» pendant les concerts du duo Peirani-Parisien à Texcoco et Toluca, et une semaine de résidence pour réaliser une peinture murale au Centre Culturel de l’État de Mexico et intervenir dans des facultés d’art. Stéphane Cattanéo est un spécialiste de la « peinture en action » qui a aussi exercé ce talent avec des jazzmen aussi renommés qu’Evan Parker ou Tony Hymas. Il improvise une peinture le temps d’un concert, s’inspirant de la musique interprétée par les musiciens avec qui il partage la scène. Le public assiste ainsi à une démonstration des célèbres « correspondances » du poème de Charles Baudelaire, dans lequel «les couleurs et les sons se répondent». De cette complicité avec le duo Emile Parisien et Vincent Peirani est né ce trio baptisé les « Yes Men ».

Outre le bonheur partagé avec un public séduit par tant de beauté musicale et picturale, l’Alliance Francaise de Toluca a réalisé à cette occasion une belle opération de prestige qui aboutira à la signature d’une convention de partenariat culturel avec la Direction de la Culture de l’État de Mexico, dans les domaines de la coopération artistique (spectacles et formation), éducative (enseignement du français) et sportive (cyclisme et rugby). Les peintures réalisées lors des deux concerts ont été offertes au gouvernement, qui a décidé de les exposer au Musée d’Art Moderne de Toluca.

Mais pour parler de cette aventure mexicaine, qui de mieux que les artistes eux-mêmes ?

Émile Parisien : « Nous avons quitté le Mexique le cœur gros comme ça, de rencontres magnifiques. On en a pris plein les yeux… des paysages sensationnels à base de Pyramides ou de petits villages splendides, les papilles enflammées et des cernes jusqu’aux genoux, quand-même…On a aussi eu le bonheur de retrouver notre ami peintre Stéphane Cattaneo, pour réitérer nos quelques performances passionnantes. Merci pour cette si belle énergie et la dimension que tu nous apportes, c’est précieux. Merci à l’Alliance Française qui a eu l’initiative de tout ça. »

Stéphane Cattanéo : « Ce séjour au Mexique aura été une formidable aventure, facilitée entre autres par Alejandro Balcazar du Centre Culturel de l’Etat de Mexico, et Serge Carraro de l’Alliance Française. Elle aura été en outre enrichie de belles rencontres : je pense notamment à Tonatiuh, Maricel, Teresa, Margarita, Paloma, Thelma, Lourdes… ou encore Cynthia…vous avez tous été super, et votre pays est extraordinaire !

J’ai bien évidemment une pensée fraternelle pour mes amis « Yes Men » Vincent Peirani et Emile Parisien, avec qui nous partageons des moments tellement incroyables sur scène et en-dehors …HASTA LUEGO, AMIGOS ! »

 Serge CARRARO, directeur, Alliance Française de Toluca

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MEXICO MAGICO
(Photo : Tonatiuh Ala)

peinture-murale-cattaneo

Cette peinture de 4.40m x 3.70m m’a été inspirée par les sensations que j’ai ressenties au contact du Mexique : les couleurs, les odeurs et les sons, la proximité du Nevado de Toluca, et le parrainage secret de Leopoldo Flores, artiste dont l’ambition et la francophilie ont nourri ma volonté d’offrir le meilleur de moi-même au peuple mexicain.

Elle ne représente rien, en tout cas rien que j’aie cherché consciemment à « illustrer », si ce n’est ce sentiment magique, cette vibration merveilleuse que j’ai éprouvée. Il s’agit d’une improvisation intégrale, sans plan préconçu, d’une ampleur inédite pour moi quant à sa durée et son format, une sorte de vision au sens hypnotique, hallucinatoire : transcendant en somme.

Cet aspect n’est pas sans correspondance avec l’art des Huichol par exemple, ou celui des Otomis : même s’il s’agit dans leur cas d’une expression essentiellement figurative, je me sens une grande proximité d’esprit avec eux, et je suis presque sûr que nous essayons de faire la même chose, par des moyens différents.

Offrir en partage ma conception de la beauté est la mission que je me suis confiée, dans la perspective de nous consoler tous de la douleur d’exister : j’espère y avoir réussi, et dans le même temps contribué au renforcement des liens franco-mexicains d’amitié.

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Décembre 2016