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Amérique latine - Caraïbes

Alliance Française de La Paz (Bolivie) : finale du projet franco-allemand-bolivien

2016 TALENTARTES,

un projet franco-allemand-bolivien,

organisépar l’Alliance Française de La Paz

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Corps Altérés (Cuerpos Alterados) est une exposition collective, résultat du projet TalentArtes, un projet de collaboration entre l’Alliance Française de La Paz, le Goethe Institut et la fondation bolivienne Cinenomada para las Artes.  Ce projet soutenu par le Fonds culturel franco-allemand s’est déroulé sous la forme d’un appel à projet pour jeunes artistes boliviens de moins de 30 ans, avec comme contrainte de travailler l’image en mouvement autour des thématiques comme la violence ou l’identité. Six projets ont été sélectionnés et les artistes invités à effectuer une résidence artistique de 10 jours sous la supervision de Joaquín Sánchez, artiste curateur bolivien, et de Jean-François Rettig des Rencontres Internationales Paris/Berlin (http://www.art-action.org/). À l’issue de la résidence, 3 projets ont été retenus afin de faire l’objet de cette exposition collective inaugurée dans le cadre de la biennale internationale d’art contemporain SIART 2016. Une des 3 oeuvres de l’exposition a finalement été sélectionnée pour être présentée lors des Rencontres Internationales Paris/Berlin 2017 et l’artiste se verra offrir le billet d’avion pour prendre part à l’événement dans un souci de soutien à la diffusion et la mobilité des artistes boliviens.

Jean-François Rettig, commissaire de l’exposition :

« Les trois œuvres de cette exposition s’adressent à chacune et chacun d’entre nous. Il y est question de corps altérés, ceux d’individus meurtris par la violence arbitraire, ceux fragmentés des  fonctions sociales et de leurs avatars, ceux de notre désir inextinguible de liberté.

Serena Liliana Vargas Camacho interroge  la possibilité d’une réparation et d’une réappropriation du corps individuel atteint par la violence. Il est question ici d’une relation transactionnelle, d’un échange de regard et de parole entre l’artiste et trois femmes. Le son et les images sont ceux de corps-réceptacles nous introduisant au suspens de l’intime. Il s’agit de redonner voix et corps à ce qui a été altéré.

Eloisa Larrea Montaño propose quant à elle une introspection critique sur nos représentations sociales et la prédétermination des images qu’elles véhiculent. À l’immobilité de l’instant fragmentaire des images documentaires, répond la temporalité de la bande son, faite de fragments mixés, qui redonnent corps à l’ensemble et désignent, en creux, la possibilité d’identités multiples et l’aspiration à un corps social dans lequel chaque individu pourrait s’affranchir des déterminations et de l’arbitraire.

Nancy Cronen a recours quant à elle à une stratégie de confrontation symbolique et au registre de la performance. Son interrogation des dispositifs d’aliénation dépasse la critique nécessaire des pratiques psychiatriques d’enfermement, et se déploie comme une allégorie de la folie du monde. Le dispositif met à nu l’arbitraire des valeurs morales, la violence inhérente des systèmes, en même temps que l’ambivalence de notre action, appelant de notre part une résolution radicale qui brise cet enchainement.

Les corps altérés de cette exposition questionnent nos identités multiples et notre altérité, et soulignent la nécessité d’une réappropriation de notre liberté. »