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8 mars 2023 : Interview d’Isabelle-Edith Vackat Romain, présidente de l’Alliance Française de Bangui, République Centrafricaine

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Fondation des Alliances Françaises a interrogé des femmes de la communauté Alliance Française sur leur parcours professionnel et leur point de vue concernant les avancées des droits des femmes. Cette année, la thématique choisie est «L’innovation, le changement technologique et l’éducation à l’ère du numérique pour réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles». Voici le témoignage de Isabelle-Edith Vackat Romain, présidente de l’Alliance Française de Bangui, République Centrafricaine.

 

Son parcours en quelques mots :

Isabelle-Edith Vackat Romain est juriste, journaliste, experte en communication. Actuellement, sur le plan professionnel, elle est vice-présidente du Haut Conseil de la Communication, Institution de la République Centrafricaine, en charge de régulation des médias. Sur le plan associatif, Mme Vackat Romain est  :
– présidente du conseil d’administration de l’Alliance Française de Bangui,
– présidente fondatrice de Femmes Solidaires de Centrafrique (FSCA),
– membre du conseil d’administration de l’Association des Femmes Juristes de Centrafrique (AFJC),
– présidente du conseil d’administration de l’ONG CACAT Centrafrique d’abord, Centrafrique avant tout,
– membre d’Honneur de l’Association de Femmes pour la Culture et le Développement (AFCD).

 

  • Que signifie, pour vous, « l’égalité » homme/femme et comment la prenez-vous en compte dans votre Alliance ?

Pour moi, l‘égalité signifie l’absence de toute discrimination de traitement entre les droits qui régissent le fonctionnement de la société, des institutions, de la famille et de la nation toute entière.

En d’autres termes, l’égalité homme femme, c’est aussi la représentation équilibrée homme/femme dans les postes de direction au sein d’une entreprise, d’un département ministériel ou dans une institution.

Au sein de l’Alliance Française de Bangui, en tenant compte de l’organigramme actuel, la prise en compte de l’égalité se manifeste par le respect de la parité dans l’occupation des postes de responsabilité.

À titre d’exemple, parmi le personnel de l’Alliance Française de Bangui, nous avons 4 femmes cheffes de service et 4 hommes chefs de service. Une femme cadre supérieur et un homme cadre supérieur.

Ce qui veut dire que les femmes ne sont pas freinées du tout, car l’égalité dans le traitement des salaires et de promotion est garantie par notre accord d’entreprise.

 

  • Quels sont les principaux défis auxquels les femmes sont confrontées aujourd’hui et comment pensez-vous que l’on puisse y remédier ?

Les principaux défis auxquels les femmes sont confrontées le plus souvent se résument autour de l’inégalité dans le traitement des salaires. Il existe une grande différence de salaire entre les hommes et les femmes sur un même poste de responsabilité avec les mêmes diplômes. L’accès aux soins de santé, l’accès à l’éducation dont le constat montre que le garçon a plus de privilège que la fille, car confrontée à certains obstacles (mariages précoces, grossesses précoces et non désirées, le harcèlement sexuel, …), l’accès à la propriété, l’accès aux crédits dans les banques. Il y a également les pesanteurs socioculturelles qui vont à l’encontre des droits et des libertés de la femme.

 

  • La Journée internationale des droits des femmes a pour thème cette année «Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes », qu’en pensez-vous ?»

Le thème de cette année est révélateur et innovant. Ce thème répond aux besoins du monde d’aujourd’hui avec le tout numérique. Malheureusement, il existe une grande disparité d’accès au numérique entre les pays de l’Europe et l’Afrique. En ce qui concerne l’accès des femmes au numérique, on constate aussi des disparités, car nombreuses ne sont pas formées et ne disposent pas de moyens de connexion.

Ce thème est d’une portée capitale. Il s’agit de promouvoir l’inclusivité à travers l’accès et l’utilisation de l’innovation et de la technologie. Donnez les chances aux hommes et aux femmes d’utiliser les moyens innovants ainsi que la technologie pour bâtir un monde meilleur!

 

  • Quelle est votre vision de l’avenir et quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaitent suivre vos traces?

Ma vision tient compte du fait qu’après ma participation au Forum « Généralité Égalité » qui s’était tenu à Paris, en France, que les hommes et les femmes aient les mêmes chances dans la promotion de leurs droits. L’avenir sera meilleur dès lors que les recommandations et l’agenda puissent être mis en œuvre et traduits dans les faits dans tous les pays. De plus, mon parcours personnel est un moteur qui me permet d’avoir un regard aiguisé sur la condition féminine et la nécessité de tendre vers l’égalité pour l’équilibre de nos sociétés.

 

  • Dans votre carrière professionnelle, de quoi êtes-vous le plus fière ?

Dans ma vie professionnelle, je suis fière de l’ensemble du travail accompli à ce jour. Mais ce qui m’a plus marquée, c’est être journaliste à la Radio Rurale qui es un outil de communication de proximité avec les sans voix, spécifiquement les femmes, les jeunes filles éloignées des grandes villes.

 

  • Quelle personnalité féminine vous a inspirée dans votre vie personnelle et/ou professionnelle ?

La personnalité féminine qui m’a beaucoup impressionnée sur le plan professionnel en Centrafrique est Maître Marie-Edith Douzima, avocate des victimes à la CPI (Cour pénale internationale). C’est une femme modèle de courage qui œuvre pour la défense des femmes victimes.

 

mars 2023

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