À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Fondation des Alliances Françaises a interrogé des femmes de la communauté Alliance Française sur leur parcours professionnel et leur point de vue concernant les avancées des droits des femmes. Cette année, la thématique choisie est «L’innovation, le changement technologique et l’éducation à l’ère du numérique pour réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles». Voici le témoignage de Tatyana Franck, présidente du French Institute Alliance Française.
Son parcours en quelques mots :
Présidente du French Institute Alliance Française à New York (FIAF) depuis mars 2022, sa mission est de promouvoir la langue française ainsi que les cultures francophones. Tatyana Franck a auparavant dirigé le Musée de l’Elysée à Lausanne de 2015 à 2022, ainsi que les Archives Claude Picasso à Genève et géré d’importantes collections photographiques, notamment le Fonds David Douglas Duncan. Elle est encore aujourd’hui, commissaire de nombreuses expositions internationales, dont Jan Groover Laboratoire des formes, pour ne citer que la plus récente. Mme Franck est titulaire d’une licence en histoire de l’Art, d’un Master en Droit des Affaires, d’un Master en Droit du Marché de l’Art et d’un EMBA Global-Asia (Columbia business School / London Business School NYC / Hong Kong University).
- Que signifie, pour vous, «l’égalité» homme/femme et comment la prenez-vous en compte dans votre Alliance ?
À mon arrivée au FIAF il y a un an, nous avons élaboré ensemble, avec mes équipes, une charte des valeurs. La diversité et l’inclusion ne sont pas simplement des objectifs à atteindre, elles irriguent toutes les actions que nous entreprenons au sein du FIAF, que ce soit dans le cadre de l’embauche des équipes, de la programmation culturelle ou de l’enseignement que reçoivent nos plus de 5 000 étudiants.
- Quels sont les obstacles les plus importants que vous avez dû surmonter, en tant que femme, dans votre parcours professionnel ?
Dans ma carrière, j’ai dû à chaque fois redémontrer, plutôt deux fois qu’une, que j’étais légitime. En 2015, première femme, à tout juste 30 ans, à la tête de Photo Élysée, l’un des plus importants musées de photographie en Europe, je suis fière de constater que, depuis, les pouvoirs publics suisses ont eu le courage de nommer trois femmes à la direction de musées de photographie en Suisse.
- Quel message souhaiteriez-vous adresser aux jeunes femmes qui commencent leur vie professionnelle ?
D’oser ! Quand j’ai été nommée à la direction de Photo Élysée, beaucoup de femmes et d’hommes m’ont demandé « mais comment as-tu osé candidater ? ». Il faut donc toujours se lancer, même si on ne remplit pas toujours entièrement le cahier des charges.
- Quels sont les défis qui vous passionnent et vous animent au quotidien ?
Je suis une bâtisseuse, j’aime construire dans la durée et porter des projets auxquels je crois. Et quoi de plus beau, d’important et de nécessaire aujourd’hui que de promouvoir la culture et l’éducation ?
- Pouvez-vous citer une personnalité féminine qui vous a inspirée dans votre vie personnelle et/ou professionnelle ?
Simone Veil dont toute la vie n’a jamais cessé d’être un combat contre l’injustice et pour la dignité, à commencer par celle des femmes. Se battre et garder espoir, toujours, quels que soient les drames de la vie et de l’Histoire.
Je suis fière de présenter prochainement au FIAF, l’avant-première américaine du film Simone, brillamment incarné par l’actrice Elsa Zylberstein.
mars 2023