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Afrique et Océan Indien

Témoignage de la présidente de l’Alliance française de Johannesburg (Afrique du Sud)

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Un réseau extraordinaire d’Addis Abeba au Cap

L’Alliance française d’Addis Ababa a plus de 100 ans. Quel lieu extraordinaire j’ai découvert lors de voyages en Éthiopie cette année ! Les bâtiments de l’Alliance, dont certains existent depuis l’époque de l’empereur Ménélik II, au début du siècle dernier, sont une merveille. En plus, on peut y boire des très bons macchiatos, si en vogue dans la capitale éthiopienne. « Nous avons presque 3 000 étudiants par an» confirme Amde Akalework, le président de l’Alliance depuis 15 ans. Lors de notre récent entretien à Addis, autour d’un macchiato bien sûr, j’ai appris un tas de choses sur l’Alliance et sur l’Éthiopie, où l’on fêtait le Nouvel An, le 12 septembre dernier. Comme dans les autres Alliances à travers le continent, celle d’Addis organise de très nombreuses expositions et événements culturels. Dans la première moitié de l’année on pouvait lire sur les panneaux à travers la ville et dans les journaux des annonces de l’exposition « La terre vue du ciel » de Yann Arthus –Bertrand. C’était un rendez-vous à ne pas manquer dans cette ville en pleine ébullition qui est devenue un des exemples les plus forts de l’Afrique qui gagne.

De retour à Johannesburg, je suis de plus en plus consciente de ce réseau très précieux qui nous lie entre Alliances d’Afrique – de Dakar à Antananarivo et d’Addis au Cap – un réseau qui sera renforcé après les États Généraux qui viennent de se clôturer. Nous avons énormément de choses à apprendre et à partager. Quel privilège a été de pouvoir passer trois jours ensemble avec les collègues et amis de tous les coins du continent !

L’Alliance de Johannesburg existe depuis les années 50 et a servi de lieu de rencontre et de débat entre gens de multiples nationalités et de couleur dans une période sombre de l’histoire de l’Afrique du Sud. Alors que le régime d’apartheid créait des séparations entre sud-Africains, l’Alliance était un endroit où on pouvait se retrouver en toute liberté autour de la langue française. Johannesburg est aujourd’hui une ville très dynamique et très cosmopolite, il y a certains quartiers au centre-ville où le français est la lingua franca. De très nombreuses Africains de toute l’Afrique assistent à nos événements. Pour celles et ceux d’Afrique francophone, l’Alliance est une sorte de refuge où on peut surfer sur internet, lire Jeune Afrique ou louer un film francophone. C’est un endroit où on peut se sentir un peu chez soi si on vient du Congo ou du Sénégal…

Notre Alliance n’est pas aussi ancienne que celle d’Addis, mais elle a une allure particulière que vous découvrirez si vous vous rendez en Afrique du Sud. Située près du zoo de Johannesburg et en face d’un des parcs des plus anciens de la ville, Zoo Lake, l’Alliance accueille de très nombreuses manifestations de musique, de débats, d’expositions et de rencontres entre étudiants et membres. Au mois d’août, nous avons réuni des femmes universitaires, journalistes, artistes et des ONG pour discuter de la lutte des femmes à travers le continent. Parmi les intervenants était également une cinéaste nigériane, un bon exemple du caractère panafricain de notre Alliance.

Nous sommes ravis que ce panafricanisme ait été célébré du 9 au  11 octobre, ce fut un très succès.

Liesl Louw-Vaudran, présidente de l’Alliance française de Johannesburg